Toespraak door Leopold, Hertog van Arenberg

Monsieur le Maire de Lons-le-Saulnier, cher monsieur Pélissard,

Chers membres du Centre Européen d’Etudes Bourguignonnes, chers amis et amies de l’Histoire, en particulier celle des pays bourguignons, chers à notre mémoire collective,

C’est avec plaisir et un brin d’émotion que je vous adresse ces quelques mots pour remercier très chaleureusement tous ceux qui ont permis à cette 58ème rencontre du Centre Européen d’Etudes Bourguignonnes de se dérouler à Lons-le-Saulnier.

Nos remerciements s’adressent en particulier à monsieur le maire de Lons-le-Saunier, monsieur Jacques Pélissard et à monsieur l’adjoint du Maire et délégué aux politiques culturelles, monsieur Jean-Philippe Huelin pour leur soutien important et continu quant à l’organisation de ces journées.

Le CEEB est parfaitement conscient de l’effort considérable qui a été entrepris dans la mesure où Lons-le-Saunier est une petite ville au budget modeste et nous sommes très reconnaissants envers tous les Lédoniens qui nous accueillent chez eux avec bienveillance.

Nos remerciements s’adressent également  à madame la Directrice des Archives Départementales du Jura, madame Patricia Guyard et à monsieur le Conservateur pour l’archéologie et les musées de Lons-le-Saunier et président de la Société d’émulation du Jura, monsieur Jean-Luc Godefroid.

Nos remerciements s’adressent bien entendu au professeur Paul Delsalle pour son initiative, son suivi et son souci du détail au long de ces derniers mois et à nos chers secrétaires généraux adjoints, le professeur Alain Marchandise et le conservateur Gilles Docquier.

 

Outre la Ville de Lons-le-Saunier, nos partenaires sont l’office du Tourisme, la Société d’Emulation du Jura, les Archives Départementales du Jura, Les Amis du vieux pays de Nozeroy, les Musées de Lons-le-Saulnier, l’Association des Amis des Archives de Franche-Comté, l’Association Ad honores et le domaine du château d’Arlay dirigé de main de maître par le comte Alain de Laguiche et son épouse Anne.

Encore un dernier mot pour évoquer nos sponsor et soutien, la Fondation pour la protection du patrimoine culturel, historique et artisanale (Lausanne) et le groupe Franche-Bourgogne, un groupe de recherches historiques sur le Comté de Bourgogne et le diocèse de Besançon du XI au XVIIème siècle.

Combien de Comtois se souviennent-ils encore de ce qu’ils ont été avant d’avoir été une région de 1966 à 2015 et trois départements (Doubs, Jura, Haute-Saône, Belfort) jusqu’à nos jours ?

Je serais curieux de le savoir.

En effet, le traité de Verdun avait séparé l’Empire de Charlemagne et le Comté de Bourgogne avait été tout d’abord rattaché à la Lotharingie puis à l’Empire germanique en 1037 avant de basculer dans le giron de la France en 1674 après moult péripéties qu’il est inutile de rappeler à cet auguste auditoire composé d’éminents professeurs et historiens.

J’avais parlé d’un brin d’émotion au début de mon intervention dans la mesure où des souvenirs familiaux et personnels me rattachent au Comté.

Figurez-vous que le nom Arenberg est sculpté dans les murailles de de la forteresse de Besançon. Etonnant, n’est-il pas ?

Après les invasions françaises de 1638 et de 1668,  quand l’Espagne décida de la difficile reprise en mains du Comté de Bourgogne, elle préféra un  « Flamand » marié cependant à une comtesse de la région à la noblesse locale pour remettre de l’ordre dans la province.

C’est ainsi que quand le nouveau gouverneur du Comté, Charles-Eugène, 2è duc d’Arenberg, 1633-1681, époux de Marie-Henriette de Cusance, prit ses fonctions en 1668, il suspendit aussitôt le parlement de Dôle et le remplaça par une cour de justice dont le siège avait été installé, ô sacrilège, à Besançon, une vieille cité impériale.

Un édit du 16 août 1668 signé de la main du duc d’Arenberg avait traité sans ménagement la population civile en raison d’une forte résistance à l’impôt levé pour protéger le pays des visées « impérialistes » du Roi Soleil.  Au duc d’Arenberg succéda en juillet 1671 Jérôme Quinones, militaire de carrière et ancien gouverneur des Canaries, mais les Comtois continuèrent à refuser de payer l’impôt exigé par Madrid comme ils s’opposèrent également pendant quelques années à l’annexion de leur pays par la France en 1674, annexion qui devait être reconnue officiellement le 17 septembre 1678 à l’occasion de la signature du traité de Nimègue.

Un autre souvenir familial comtois est le château d’Arlay dont son propriétaire actuel, le comte Alain de Laguiche, nous recevra après-demain.

Ce château vient de l’héritage de la comtesse de Lauraguais, belle-mère du 6ème duc d’Arenberg, Louis-Engelbert, guillotinée à Paris en avril 1794. Ce château passa ensuite dans les mains de Pierre dit d’Alcantara, son second fils puis dans celle du second fils de ce dernier, le très capable Ernest d’Arenberg, né en 1885 et mort pour la France de ses blessures en avril 1915 quand il servait dans le 32ème régiment d’infanterie française.

Après sa mort, la propriété revint à Alix d’Arenberg, sœur d’Ernest qui avait épousé le marquis de Laguiche  et c’est les Laguiche qui reprirent le flambeau. C’est d’ailleurs mon cousin Alain qui m’a très gentiment aidé dans la rédaction de notre ouvrage ‘La Maison d’Arenberg en France’ rédigé par une quinzaine d’auteurs, dont des chercheurs comtois, sous la direction du professeur Claude-Isabelle Brelot et du dr. Bertrand Goujon.

Ce livre qui nous a coûté une quinzaine d’années de travail sera publié sous peu à Paris et vous serez tous très cordialement invités à sa présentation si vous en exprimez le souhait.

Autre souvenir personnel celui-là : en juillet 1977, j’ai passé une quinzaine de jours avec mes jeunes routiers à Malans, au bord de l’Ognon, à 6 kilomètres de Pesmes. Nous avons descendu la Loue en bateaux pneumatiques, arpenté des grottes accessibles aux seuls spéléologues et traversé les gigantesques forêts de Chaux et de Serre à pied sans nous perdre dans le dédale de sentiers qui les traversent.

Sans oublier le château de Maîche, propriété de feu mon grand-oncle, Willy de Grunne (1888-1978), témoin du traité de Versailles pour la Belgique.

J’attire enfin l’attention des professeurs ici présents et l’attention de leurs étudiants sur le fait que nous mettrons sous peu un nouveau livre en chantier, un livre qui sera consacré aux branches cadettes de la Maison d’Arenberg qui ont œuvré en Franche Comté espagnole, au Luxembourg et dans le Namurois aux XVI et XVIIème siècle. Cet ouvrage sera un ouvrage collectif et vous êtes cordialement invités à participer à l’œuvre commune. C’est ainsi que nous passerons en revue les vies de Charles-Eugène déjà nommé, mais également de  son oncle Alexandre tombé au champ d’honneur à Wesel en 1629, de son fils Philippe d’Arenberg (1619-1675), cousin germain du 2ème duc d’Arenberg, gouverneur et capitaine général du comté de Namur puis du duché de Luxembourg, de son fils Ernest (1643-1691) qui occupa les mêmes fonctions, mais également de Robert prince-comte d’Arenberg et baron de Barbançon, de son fils Albert (1600-1674), gouverneur de Namur et de son fils d’Octave d’Arenberg (1643-1693), lui aussi gouverneur et capitaine général de Namur tombé au champ d’honneur à la bataille de Neerwinden en 1693.

Pour revenir à nos moutons, sachez qu’un jeune chercheur sedanais a décidé de s’attaquer à une histoire revisitée du Sedanais, une principauté de fait, créée par Evrard de la Marck à la fin du XIV siècle.

La Maison de La Marck étant contemporaine des ducs de Bourgogne, il y aurait sans doute matière à réflexion, quant à un séminaire consacré à cette famille d’illustres batailleurs, qui ont défrayé la chronique à l’époque de Charles-le-Téméraire.

Quoi qu’il en soit, le programme de ces prochaines journées s’annonce passionnant et je félicite les organisateurs pour le choix des communications et la qualité des intervenants qui viennent des quatre coins des anciennes XVII provinces dont le souvenir demeure gravé dans nos mémoires.

Je vous souhaite un excellent séjour en Franche-Comté et d’excellents échanges historico-culturels

...le nom Arenberg est sculpté dans les murailles de de la forteresse de Besançon.